Le procès en Libye d’une cinquantaine de jihadistes présumés de l’organisation Etat islamique (EI) s’est ouvert lundi à Misrata, avant d’être ajourné au 25 septembre.
Les 56 jihadistes présumés, sur un total de 320 individus qui seront jugés, ont comparu pour la première fois devant un Tribunal de Misrata, ville située dans l’ouest du pays à quelques 200 kilomètres de la capitale Tripoli, en présence de dizaines de proches des forces loyales, ayant perdu la vie en combattant l’EI à Syrte (nord).
«Deux chefs d’accusation pèsent» sur eux, a déclaré à l’issue de l’audience l’avocat Lotfi Mohaychem, qui représente des familles de combattants anti-EI.
«Le premier est l’appartenance à une organisation terroriste (…), le deuxième est le meurtre, en l’occurrence de combattants de l’opération al-Bunyan al-Marsous», nom de l’opération menée par les forces régulières contre l’EI, précise l’avocat.
Les accusés avaient été arrêtés et placés en détention en décembre 2016, après la reprise de la ville côtière de Syrte, située à 450 km à l’est de Tripoli, des mains de l’EI. L’audience a été ajournée au 25 septembre.
L’EI s’était emparé de Syrte en juin 2015 en profitant de l’absence de l’Etat en Libye, plongée dans le chaos depuis l’assassinat de Kadhafi en octobre 2011.
L’unification des institutions militaires a été, dimanche dernier, au centre de l’entretien qui s’est tenu à Tripoli entre le président du Conseil présidentiel libyen, Mohammed Al-Manfi, et le Premier ministre du gouvernement d’union nationale (GNA), Abdelhamid Dbeibeh.
Cette rencontre intervient dans un contexte de persistance de la crise politique en Libye, représentée par la présence de deux gouvernements rivaux, dont celui de Fathi Bachagha, nommé début mars par la Chambre des représentants basée à Tobrouk, et l’autre siégeant à Tripoli et présidé par Dbeibeh qui refuse de céder le pouvoir si ce n’est à un gouvernement issu d’un nouveau Parlement élu.