L’ex-premier vice-président de l’Assemblée nationale en République démocratique du Congo (RDC), Jean-Marc Kabund, poursuivi pour «injures publiques», «outrage au chef de l’Etat» et «propagation de faux bruits», a passé ce mardi 9 août, sa première nuit en prison.
L’ancien président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti au pouvoir) a été placé sous mandat de dépôt provisoire et conduit à la prison centrale de Makala à Kinshasa, après avoir été auditionné, pour la deuxième fois, par le parquet général près la Cour de cassation.
Le procureur l’a accusé d’avoir «tenu des propos injurieux et de nature à porter atteinte à l’honneur dû aux institutions publiques et à la dignité du chef de l’Etat avec intention de l’offenser».
En effet, Kabund, devenu opposant au régime en place, était monté au créneau contre le président Félix Tshisekedi, son ancien allié, lundi 18 juillet dernier, lors d’une conférence de presse annonçant le lancement de son parti, l’Alliance pour le changement.
Il a qualifié le chef de l’Etat, entre autres, d’«incompétent», de «jouisseur» et d’un «danger au sommet de l’Etat». «C’est fini, il n’y a plus rien à espérer avec le Président Tshisekedi et l’UDPS qui ont échoué. Le pouvoir en place est incapable. Je demande au peuple de se mobiliser pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir», avait-t-il lancé.
Le Bureau de l’Assemblée nationale avait réagi, le 21 juillet, à ces propos, les qualifiant d’«indignes» et d’«outrageux» au chef de l’Etat, annonçant l’ouverture d’un dossier disciplinaire à la charge de Kabund, face à ce «comportement irresponsable», avant d’autoriser, le 25 juillet, au procureur général près la cour de cassation de poursuivre le député.
Les avocats de Kabund ont dénoncé la procédure de la justice, rappelant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui «précise clairement qu’à la place de la détention, un député national est mis en résidence surveillée».