Le vice-président de la Sierra Leone, Mohamed Juldeh Jalloh a annoncé, hier mercredi à la télévision nationale, l’instauration d’un couvre-feu immédiat, de 15h00 à 06h00 du matin (heure locale) sur toute l’étendue du territoire national, suite à des manifestations mouvementées ayant fait plusieurs morts.
Au cours d’une «manifestation non autorisée et violente (…) des individus sans scrupules ont causé la mort de Sierra-Léonais innocents, y compris des membres des forces de l’ordre», a-t-il déploré, sans communiquer le nombre précis des victimes.
Des Sierra-léonais étaient descendus dans la rue, mercredi à Freetown, la capitale et dans plusieurs autres villes du pays, pour protester contre la vie chère et appeler au départ du président Julius Maada Bio, à la tête du pays depuis 2018. La Sierra-Léone est l’un des plus pauvres du continent africain.
Mohamed Juldeh Jalloh a accusé «certains Sierra-Léonais égoïstes» qui auraient «intensifié l’appel à la violence et au renversement par la force du gouvernement légitime».
Selon le porte-parole de la police, Brima Kamara, deux policiers ont été «frappés à mort par les manifestants». Les contestataires ont aussi accusé les forces de sécurité d’avoir tiré à balles réelles sur des manifestants.
«En tant que gouvernement, nous avons la responsabilité de protéger chaque citoyen de la Sierra Leone. Ce qui s’est passé aujourd’hui est malheureux et fera l’objet d’une enquête approfondie. J’exhorte tous les Sierra-Léonais à rester calmes», a écrit, sur Twitter, le chef de l’Etat qui est actuellement en visite privée au Royaume-Uni.
Le gouvernement soupçonne certains leaders de l’opposition d’avoir détourné ces manifestations pour des intérêts personnels. L’initiative de la manifestation serait venue d’un groupe de femmes commerçantes, The Grassroots Women of Salone, qui aurait convoqué un «rassemblement pacifique» pour attirer l’attention des autorités sur les difficultés économiques des femmes.