Une large majorité de 94,6 % des électeurs tunisiens, se sont prononcés en faveur de la nouvelle Constitution proposée par le président Kaïs Saïed, selon les résultats officiels définitifs du référendum du 25 juillet, publiés mardi par le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker, qui a confirmé aussi le très faible taux de participation de 30,5 %.
«La Constitution entre en vigueur à partir de l’annonce des résultats définitifs, de sa promulgation par le président et sa publication au Journal officiel», a précisé Bouasker.
Ce responsable a défendu la transparence dans laquelle son organe a travaillé, et dénoncé la «vague sans précédent d’accusations» subie par l’Isie de la part «de certains partis politiques et d’organisations de la société civile».
Les partis d’opposition, et même des observateurs extérieurs, sont unanimes sur le fait que la nouvelle Constitution proposée par Saied renforce nettement les pouvoirs du chef de l’Etat, en ce sens qu’elle est en rupture avec celle en vigueur depuis 2014, qui limitait volontairement le rôle du président pour éviter toute dérive autocratique.
Le nouveau texte controversé ne prévoit pas de procédure de destitution du président, qui nomme et peut révoquer à sa guise, le chef de gouvernement et les ministres.
L’opposition dénonce, d’ailleurs, depuis un an, le coup de force du 25 juillet 2021 de Kaïs Saïed par lequel il s’est arrogé tous les pouvoirs. Il avait alors suspendu les activités du Parlement et limogé le Premier ministre qui était en poste.
Entre temps, le chef de l’Etat a remplacé le Conseil supérieur de la magistrature par un organe «temporaire», tout en s’attribuant le pouvoir de limoger les juges.