Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme «les actes d’agression» de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d’espionnage.
Le ministère malien des Affaires étrangères a remis mercredi à la presse une lettre en ce sens, que le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop a adressée à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Mali «se réserve le droit de faire usage de la légitime défense» si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre malien.
Diop dénonce dans cette lettre les «violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien national par les forces françaises et les vols d’appareils français se livrant à «des activités considérées comme de l’espionnage» et des tentatives «d’intimidation».
Les autorités maliennes disposent «de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions», ajoute le texte.
Le Mali «invite» le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France «cesse immédiatement ses actes d’agression » et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d’une réunion d’urgence, indique M. Diop.
La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d’août 2020 s’est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie. Les derniers militaires français de la force anti-jihadiste Barkhane ont quitté le 15 août le territoire malien après neuf ans de présence, sur fond de relations houleuses avec la junte au pouvoir à Bamako.
Paris a répondu à ces nouvelles accusations diplomatiques maliennes et s’est étonnée de leur contenu, au regard du sacrifice de 59 de ses soldats au Mali ces 9 dernières années.