L’ONU fait état dans une lettre adressée au chef de la junte au pouvoir en Guinée-Conakry, de ses «profondes préoccupations» devant l’évolution de la situation des droits humains dans le pays après la mort de plusieurs personnes lors de récentes manifestations contre les militaires au pouvoir.
Dans cette correspondance adressée au colonel Mamady Doumbouya, la Haute Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet évoque les morts entraînées par le recours à la force de la part des Forces de sécurité lors des manifestations des 28 et 29 juillet.
Elle se dit aussi «préoccupée par les informations faisant état d’un grand nombre d’arrestations de manifestants», lors des manifestations de rue organisées par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
Cinq personnes ont été tuées ces deux jours-là dans la banlieue de Conakry, et deux autres lors d’une nouvelle journée de contestation le 17 août, selon le FNDC, dissout par décret le 6 août.
Par ailleurs, un ancien ministre écroué depuis un an est décédé samedi dernier après une détérioration de son état de santé en prison, a indiqué sa famille.
Lounceny Camara, 62 ans, faisait partie des nombreux anciens ministres et hautes personnalités en poste sous le président déchu Alpha Condé à avoir été mis en cause pour de présumées malversations financières et à avoir été écroué sous les militaires qui ont renversé l’ancien président Alpha Condé, en septembre 2021.
La junte s’est engagée à rendre le pouvoir à des civils élus au bout de trois ans. Le FNDC et ce qu’il reste des formations de l’opposition dénoncent un exercice autoritaire du pouvoir.