Un forum initié par la junte au pouvoir en Guinée-Conakry a recommandé mercredi, d’accélérer la tenue des procès pour les violences politiques des dernières décennies et d’instituer une Commission vérité et réconciliation.
Le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya qui a initiatié ces «assises nationales» visant à réconcilier les Guinéens, a promis d’accorder une «attention bienveillante» aux 45 recommandations que lui ont soumises les co-présidents du Comité national des assises lors d’une cérémonie à Conakry.
Doumbouya a réitéré ce mercredi, qu’il entendait «panser les profondes plaies et blessures » d’un « passé douloureux». Les assises ont commencé à siéger en mars et remis leurs conclusions ce mercredi 24 août au président de la transition, après avoir recueilli, selon leurs coprésidents, 4.796 témoignages.
Ces assises ont été boycottées par une bonne part de la société civile et de l’opposition refusant de servir de caution à ce qu’elles considèrent comme un artifice.
Les assises recommandent la mise en place d’une «Commission vérité et réconciliation», l’annulation de toutes les condamnations politiques, le jugement de tous les auteurs de violence et violations des droits humains, y compris les membres des forces de sécurité, a détaillé l’archevêque de Conakry, Mgr Vincent, coprésident du Comité des assises avec l’imam de Conakry, El Hadj Mamadou Saliou Camara.
Les recommandations demandent l’accélération des procès en attente, dont celui du massacre de 2009, au cours duquel des soldats ont tué au moins 157 personnes selon l’ONU dans un stade de Conakry.
Les dernières années du président évincé Alpha Condé ont été troublées par la contestation et la répression, qui ont fait des dizaines de morts entre 2019 et 2021. Le colonel Doumbouya a pris le pouvoir par la force en septembre 2021 et s’est fait investir président de la transition.