Le Président kényan Uhuru Kenyatta a limogé temporairement, en fin de semaine dernière, quatre ministres et 12 fonctionnaires dont les noms ont été identifiés dans un rapport encore confidentiel de la Commission d’éthique et de lutte contre la corruption.
L’annonce a été faite par la présidence qui indique que les ministres mis en cause sont ceux de l’Agriculture, des Transports, de l’Energie et du Travail.
Un cinquième ministre, chargé des Terres, du Logement et du Développement urbain, a quitté temporairement ses fonctions ce dimanche, rejoignant les quatre autres collègues.
Ces cinq membres du gouvernement, qui représentent à ce jour plus du quart de toute l’équipe gouvernementale avec ses 18 membres, sont mis à l’écart, officiellement, pour faciliter la poursuite du travail de la Commission éthique. Et ce jusqu’au moins la fin de l’enquête qui devrait prendre une soixantaine de jours. La présidence n’a pas précisé d’autres griefs portés contre ces ministres.
Décidemment, le gouvernement kenyan ne lâche pas prise dans sa lutte contre la corruption après les multiples plaintes et dénonciations des infractions commises par des hauts fonctionnaires de l’Etat.
Le porte-parole de la présidence, Manoah Esipisu, parle d’«un signal fort» en matière de lutte contre la corruption et précise que, pour le président, «personne n’est intouchable».
La population, quant à elle, observe avec intérêt l’évolution de la situation et attend de voir les résultats concrets de la Commission anti corruption. Par le passé, sous des gouvernements précédents, des hauts responsables ont été interpellés dans diverses affaires, mais aucune condamnation n’a été annoncée. D’ailleurs certains des mis en cause ont eu à reprendre leurs fonctions avant même que les enquêtes déclenchées n’arrivent à leur aboutissement.
Notons que Transparency international classe le Kenya parmi les pays les moins performants en matière de lutte contre la corruption. Dans son index 2014, l’ONG situe le pays à la 145e place sur un ensemble de 175 pays.