Quelques 750 soldats sud-soudanais seront prochainement déployés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre de la décision prise le 20 juin dernier par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) d’envoyer une force régionale dans cette partie de la RDC en proie à l’insécurité consécutive aux attaques menées par des groupes armés.
Le Sud Soudan a approuvé le déblocage d’une enveloppe de 6,69 millions de dollars pour le déploiement de ses troupes «actuellement en formation», a indiqué le ministre sud-soudanais en charge de l’Information et des Médias, Michael Makuei Lueth, lors d’un point de presse.
Il a précisé que le «montant couvrira cette force afin qu’elle puisse s’acquitter de ses fonctions et devoirs le long des frontières» ajoutant que «le ministre des Finances a été chargé de payer ce montant en conséquence car c’est urgent et important».
Des dizaines de groupes armés, aussi bien locaux qu’étrangers, sont actifs depuis plus d’une décennie dans la partie orientale de la RDC. En juin dernier, le mouvement baptisé M23 a pris le contrôle de la ville de Bunagana, frontalière de l’Ouganda.
Les militaires sud-soudanais vont rejoindre d’autres troupes (ougandaise, burundaise et kenyane) déjà présentes sur le terrain en RDC. Rappelons que l’EAC, dont le siège se trouve à Arusha en Tanzanie, comprend sept pays membres à savoir le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, le Soudan du Sud, l’Ouganda et la RDC qui a rejoint récemment la communauté. Le Rwanda ne participera pas à la force régionale, d’après Kinshasa qui l’accuse de soutenir le M23.
Quelques autres dispositifs militaires existent déjà à l’Est de la RDC, mais la sécurité tarde à prendre place. Récemment, la population de cette partie du pays a manifesté pour réclamer le départ définitif de la mission de l’ONU en RDC (MONUSCO). Le bilan de ces manifestations a été d’une trentaine de morts dont quatre Casques bleus.