Des hommes armés ont abattu la procureure ougandaise chargée du procès des 13 hommes accusés d’avoir participé aux attentats de 2010 à Kampala qui avaient fait 76 morts, a annoncé la police.
Joan Kagezi, qui dirigeait la section anti-terrorisme et crimes de guerre auprès du ministère public, a été assassinée par des hommes à moto lundi en début de soirée alors qu’elle rentrait chez elle dans la banlieue de la capitale ougandaise, a déclaré le porte-parole de la police de Kampala, Patrick Onyango.
Le 11 juillet 2010 à Kampala, deux kamikazes avaient déclenché leur ceinture d’explosifs, l’un dans un restaurant éthiopien, l’autre dans le bar d’un club de rugby, alors que les deux établissements retransmettaient la finale de la Coupe du monde. Les islamistes somaliens shebab avaient revendiqué l’attaque.
Le procès de 13 accusés – sept Kényans, cinq Ougandais et un Tanzanien – a commencé le 17 mars, près de cinq ans après, dans la capitale ougandaise. Ils sont inculpés de nombreux chefs d’accusation, dont ceux de terrorisme et de meurtres. Tous, sauf un, sont également inculpés pour appartenance à une organisation terroriste, en l’espèce les islamistes somaliens shebab. Le procès devait reprendre mardi.
Jane Kajuga, porte-parole du bureau du procureur, a confirmé la mort de Mme Kagezi. « Elle a été abattue (…) mais nous avons peu de détails pour l’instant », a indiqué Mme Kajuga sur la chaîne de télévision NTV Uganda. De son côté, le quotidien New Vision a indiqué que des hommes armés ont attaqué sa voiture alors qu’elle ralentissait pour franchir des dos-d’âne et que la procureure était morte sur le coup.
Le double attentat de juillet 2010 à Kampala était la première action d’envergure des shebab – qui ont depuis rallié le réseau Al-Qaïda – hors de leurs frontières. Depuis, le Kenya et l’Éthiopie ont rejoint l’Amisom, désormais forte de 22.000 hommes.