Une attaque contre un convoi a fait au moins 35 morts, 37 blessés parmi les civils, lundi dans le nord du Burkina Faso, sur l’axe Djibo-Bourzanga, indique un communiqué du gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho.
Un des véhicules d’un convoi de ravitaillement, transportant des civils «a explosé au contact d’un engin explosif improvisé. Le bilan provisoire à 17H00 (GMT et locales) fait état de 35 morts et 37 blessés, tous civils», explique le texte.
Les éléments de l’armée qui escortaient le convoi «ont rapidement sécurisé le périmètre et pris des mesures pour porter assistance aux victimes. Les blessés ont été pris en charge et les cas difficiles évacués vers des structures appropriées», poursuit le communiqué.
Toujours d’après la même source, le convoi quittait le nord du pays pour se rendre à Ouagadougou, la capitale.
Il y a un mois environ, une quinzaine de soldats avaient été tués sur ce même chemin entre les localités de Djibo et de Bourzanga, dans une double attaque à l’engin explosif improvisé.
L’attentat du lundi est intervenu alors que, le week-end passé, le président de la Transition au Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est félicité du bilan des opérations menées pendant cinq mois dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. D’après lui, il y aurait «une relative accalmie dans plusieurs localités du Centre-nord, de l’Est et du Nord. Localités auparavant régulièrement éprouvées par les attaques terroristes».
Vraisemblablement il y a encore du chemin à parcourir pour neutraliser la force de frappe de groupes armés. A s’en tenir aux chiffres officiels, plus de 40% du territoire national est hors du contrôle de l’Etat.
Dans un communiqué publié ce lundi, 28 organisations d’aide internationale déclarent que près d’une personne sur dix au Burkina, soit près de 2 millions de personnes sur 20 millions d’habitants, est déplacée par le conflit.
Alors que le taux d’insécurité alimentaire sévère a presque doublé par rapport à l’année dernière, le Directeur Pays du Conseil Norvégien pour les Réfugiés, Hassane Hamadou, reconnait que le déplacement et la faim constituent trop souvent «une double peine».