Le Premier ministre burundais, le général Alain Guillaume Bunyoni, a été remplacé mercredi matin par le général Gervais Ndirakobuca qui a prêté serment quelques heures plus tard lors d’une cérémonie présidée par le président Evariste Ndayishimiye, en présence des membres des deux chambres du Parlement.
La candidature de Ndirakobuca, la seule proposée par le chef de l’Etat, a été approuvée à l’unanimité par l’Assemblée nationale.
Ndirakobuca, 52 ans, était jusqu’ici ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité auparavant, notamment chef de cabinet de l’administration présidentielle chargé de la police nationale et chef du très redouté Service national de renseignements (SNR).
Bunyoni et Ndirakobuca font tous les deux partie du cercle de généraux issus de l’ex-rébellion qui contrôlent aujourd’hui le pays.
Le nouveau Premier ministre est surnommé «Ndakugarika» («Je vais t’étendre raide mort» en langue kirundi) depuis la sanglante guerre civile qui avait fait 300.000 morts entre 1993 et 2006.
Il est visé par des sanctions de l’Union européenne pour son rôle dans la répression du mouvement qui s’était opposé à un troisième mandat controversé de l’ancien président Pierre Nkurunziza, en 2015, et qui avait provoqué la mort de 1.200 personnes, tandis que 400.000 Burundais avaient fui le pays.
Si son élection a été approuvée à 100% au Parlement, certains observateurs ont pour leur part dénoncé sa nomination. Le cas de Pacifique Nininahazwe, une des figures de la société civile en exil, qui qualifie cette personnalité d’un «dur du système».
Bunyoni aurait payé les frais de ses combines à l’encontre du chef de l’Etat. En effet, le président Ndayishimiye a dénoncé, le 2 septembre passé, des velléités de «coup d’Etat» de la part de certains de ses proches qui se croient «tout-puissants» et qui lui mettent les bâtons dans les roues et sabotent son action.