Le président burkinabè de transition Paul-Henri Damiba a effectué dimanche une visite à Niamey pour rencontrer le président Mohamed Bazoum afin d’échanger sur des questions sécuritaires communes aux deux voisins dans la zone dite des «trois frontières».
Le président burkinabè était accompagné de ses ministres de la Défense nationale, des Affaires étrangères et du commandant des opérations du théâtre national.
Les deux dirigeants se sont accordés pour mutualiser des moyens, des échanges d’informations et surtout d’opérations conjointes pour combattre les jihadistes, après un entretien au Palais présidentiel à Niamey.
À la sortie de son entretien avec le président Bazoum, le chef de l’État burkinabè a déclaré que la question de l’insécurité est préoccupante sur les trois frontières précitées. Le Niger et le Burkina Faso ont un accord de coopération militaire qui couvre plusieurs opérations conjointes le long de leurs frontières. Ils ont déjà mené ensemble les grandes opérations Taanli 1, 2 et 3 qui ont permis de neutraliser plusieurs dizaines de jihadistes et de récupérer du matériel.
Le Burkina Faso, où les militaires qui ont pris le pouvoir en janvier ont promis de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Ces attaques y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’État, selon des chiffres officiels, et le pays est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG Acled (Armed Conflict Location & Event Data Project).