Le gouvernement nigérien a lancé mardi une nouvelle «Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR)» d’un coût total de 426 milliards de francs CFA (653 millions $), sur une période de 10 ans.
Selon Alambedji Issa, ministre de l’Agriculture, l’initiative permettra de faire passer le niveau de la production locale de riz paddy à plus de 1,4 million de tonnes à terme contre une récolte de 127.861 tonnes réalisée en 2021. Elle devrait en outre contribuer à faire grimper l’offre locale de riz usiné à 947.000 tonnes contre un niveau actuel de 83.100 tonnes.
Cette nouvelle stratégie s’articulera autour de plusieurs axes dont la modernisation de la production, la promotion de la transformation, l’amélioration de l’environnement institutionnel et le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des acteurs de la filière.
Selon M. Issa, les interventions sur le terrain concerneront prioritairement la hausse des superficies emblavées, l’amélioration de l’accès aux intrants, une meilleure gestion des ressources en eau ou encore la mécanisation et le renforcement de l’accès au financement.
Les autorités tablent sur une couverture de 100% des besoins de consommation du pays qui avoisinent actuellement les 500.000 tonnes de riz blanc à l’horizon 2030. Il est attendu la création d’environ 420.000 nouveaux emplois et l’installation de plus de 2.000 unités de transformation.
Au Niger, la riziculture est principalement pratiquée dans la vallée du fleuve Niger au niveau des départements de Tillabéry et de Dosso. Le secteur fournit des moyens de subsistance à plus de 2,3 millions de personnes. Ce pays pauvre au climat aride souffre de mauvaises récoltes auxquelles s’ajoutent des violences jihadistes, notamment contre les paysans. Le Niger est dans une grave crise alimentaire avec, selon les autorités sanitaires, plus de 4,4 millions de personnes en insécurité alimentaire «sévère», soit 20% de la population.