Selon un rapport de Clean Air Fund, un organisme qui lutte contre la pollution de l’air, les bailleurs de fonds internationaux n’ont mobilisé que 403,6 millions de dollars. Soit 3,7% du total du financement destiné à la lutte contre la pollution atmosphérique en Afrique sur la période 2015-2020.
Concrètement, cela veut dire «que pour chaque 1.000 dollars engagés dans des projets d’amélioration de la qualité de l’air à l’échelle planétaire, 37 dollars seulement sont allés aux pays africains» durant cette période.
L’étude est intitulée «La situation du financement de la qualité de l’air dans le monde». Elle relève que, «bien que cette part ait légèrement augmenté au fil du temps (de 1,1 % en 2015-2016 à 8% en 2020-2021), elle est encore très faible, au regard de l’ampleur des dégâts causés par la pollution de l’air sur le continent».
Le rapport révèle aussi que «la pollution atmosphérique (intérieure et extérieure) a été à l’origine de 1,1 million de décès en Afrique en 2019. Ce qui en fait la deuxième cause de décès sur le continent après le VIH/Sida».
Clean Air Fund fait part d’un contraste saisissant. Les bailleurs de fonds internationaux ont mobilisé 36 fois plus de financements rien que pour la prolongation de l’utilisation des combustibles fossiles (14,6 milliards de dollars) «que pour l’amélioration de la qualité de l’air (403,6 millions de dollars)» ! «Cette différence est extrêmement surprenante. Je pense que cela montre que les gouvernements ne prêtent pas attention à la question de la pollution atmosphérique, soit parce qu’ils ne sont pas conscients de son impact, soit parce qu’ils ne la considèrent pas comme un problème», déplore Dennis Appiah, directeur du bureau du Clean Air Fund au Ghana.
«Entre 2015 et 2020, cinq pays du continent seulement ont reçu 88% du total des flux financiers: l’Egypte (54 %), le Maroc (24 %), l’Ouganda (5%), le Niger (3%) et le Soudan (3%). Cela s’explique essentiellement par le fait que les fonds sont alloués à une poignée de grands projets», fait observer l’enquête.