La transition pacifique du pouvoir au Nigeria consacrée par la victoire aux élections présidentielles du week-end dernier, de Muhammadu Buhari, candidat de l’opposition, suscitent déjà des réactions positives au plan économique.
Le signal fort vient de la Bourse de Lagos qui à la mi-journée de mercredi, a atteint un pic de 7,7%, le plus haut niveau depuis le début de cette année. Les experts notent aussi que c’est le meilleur résultat enregistré par la bourse nigériane depuis septembre 2010. De quoi espérer le retour des investisseurs grâce au changement du climat politique dans le pays.
Ces derniers mois, le marché d’actions et l’économie nigériane dans son ensemble, ont connu un fléchissement à cause de la chute des cours du pétrole et l’insécurité que fait régner dans le pays le groupe djihadiste Boko Haram.
Le brut nigérian a perdu la moitié de sa valeur en moins d’un an. Les revenus du pays ont diminué de 30% en 6 mois, alors que le Nigeria, premier producteur africain de pétrole, tire environ 75% de ses recettes budgétaires de l’or noir. Le secteur pétrolier a considérablement réduit les investissements publics suite à la chute des prix du pétrole.
Au plan interne, le pays est déstabilisé par le climat d’insécurité crée par les combattants du groupe islamiste radical Boko Haram, au Nord du Nigeria, ce qui a largement contribué à la méfiance, voire à la fuite des investisseurs et opérateurs économiques étrangers.
La corruption qui bat son plein à haut niveau et l’incertitude politique sont d’autres facteurs négatifs qu’énumèrent les experts.
Le scrutin présidentiel du 28 mars dernier, initialement prévu le 14 février, n’était pas de nature à favoriser la paix, selon certains observateurs, à cause des soupçons portés sur le président sortant, Goodluck Jonathan, de vouloir se maintenir au pouvoir. Des violences postélectorales étaient donc à craindre.
Néanmoins, la transmission pacifique du pouvoir, que vient de connaître le Nigeria, première économie africaine avec 170 millions d’habitants, laisse planer de grands signes d’optimisme dans le pays sous la direction du nouveau président Buhari.