La Cour constitutionnelle sud-africaine a prononcé mardi l’obligation de déclarer les dons collectés lors des campagnes électorales, une décision visant à lutter contre la corruption.
La règle actuelle prévoit que la déclaration des dons dans le cadre de campagnes «pour des postes au sein des partis politiques» n’est pas obligatoire.
Cette mesure «porte atteinte à la loi sur l’éthique et au régime des conflits d’intérêts», dont les dispositions sont «essentielles pour la transparence et la lutte contre la corruption rampante», a estimé la juridiction suprême.
La décision intervient avant un vote interne au sein du parti au pouvoir, l’ANC (Congrès National Africain), pour désigner son président et le candidat à la prochaine présidentielle.
Le financement de la campagne du président Cyril Ramaphosa pour la direction du parti avait suscité la controverse en 2017. Il avait été accusé d’avoir dissimulé au Parlement un don de 500.000 rands (35.000 dollars à l’époque). M. Ramaphosa avait été finalement blanchi par la Cour constitutionnelle.
Le chef d’État est toutefois dans la tourmente, autour d’une sombre affaire de cambriolage, quelques mois avant que l’ANC ne décide de le présenter ou non comme candidat pour un second mandat en 2024. Il est accusé d’avoir dissimulé à la police et au fisc un cambriolage datant de 2020 dans une de ses propriétés privées, au cours duquel d’importantes sommes d’argent en espèces ont été trouvées, cachées dans du mobilier.
Par ailleurs, un rapport accablant sur la corruption en Afrique du Sud durant la présidence Jacob Zuma (2009-2018), a révélé que des contrats de plusieurs milliards de rands avaient été «attribués de manière irrégulière au profit d’entités liées à la famille Gupta», une famille d’hommes d’affaires d’origine indienne ayant des liens étroits avec l’ex-président Jacob Zuma.