Le conseil de l’Instance supérieure indépendante pour les élections en Tunisie (ISIE) a adopté mardi le calendrier électoral officiel des législatives du 17 décembre, a déclaré son porte-parole.
Le conseil «se lancera, par la suite, dans le processus de l’actualisation du registre électoral à la lumière de la nouvelle répartition des circonscriptions électorales», a indiqué Mohamed Tlili Mansri (porte-parole de l’ISIE), précisant que l’instance prévoit des rencontres avec les ministères de l’Education, de la Justice, de l’Intérieur, des Affaires religieuses et de la Jeunesse et des Sports «afin d’examiner les nouvelles conditions d’éligibilité aux élections législatives».
Mansri précise que le Conseil de l’ISIE va devoir faire face à la question des parrainages requis pour être candidat à un siège dans le nouveau Parlement. Il faudra en effet recueillir 400 parrainages dont les signatures devront être validées par les autorités officielles.
Le Front de salut national (FSN), une coalition de partis d’opposition en Tunisie dont fait partie la formation d’inspiration islamiste Ennahda, a annoncé, mercredi 7 septembre, qu’il boycotterait les législatives prévues le 17 décembre pour remplacer le Parlement dissout par le président Kaïs Saied.
Ahmed Néjib Chebbi, le chef du FSN, estime que les élections auront lieu sur la base d’une loi électorale dont le président Kaïs Saïed «accapare la rédaction», affirmant que le scrutin s’inscrit «dans le cadre d’un coup d’Etat contre la légitimité constitutionnelle».
Après des mois de blocages politiques, Kaïs Saied avait suspendu le Parlement, dominé par Ennahda, et limogé le gouvernement, le 25 juillet 2021, pour s’arroger les pleins pouvoirs, faisant vaciller la jeune démocratie dans le pays du jasmin d’où les révoltes du «printemps arabe» étaient parties en février 2011.
En juillet, le Chef de l’Etat qui n’a de comptes à rendre à personne, avait fait adopter lors d’un référendum largement boycotté, une nouvelle Constitution instaurant un régime présidentiel.