La junte au pouvoir en Guinée-Conakry a qualifié de «honte» et de «mensonge grossier», les propos du président en exercice de la Communauté des État de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) Umaro Sissoco Embalo, peu avant un Sommet extraordinaire de cette organisation tenu dans la soirée de ce jeudi 22 septembre.
«Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne pouvons pas porter cette honte», a taclé dans une vidéo, le colonel Amara Camara, une des figures de la junte et Secrétaire général de la Présidence de transition.
Le colonel Camara reproche au président en exercice de la CEDEAO, le Chef d’Etat Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, ses déclarations de mercredi dernier sur les médias français RFI et France 24. Embalo avait déclaré que la Guinée allait au-devant «de lourdes sanctions» si la junte persistait à vouloir se maintenir au pouvoir durant trois ans.
«J’étais là-bas, en Guinée-Conakry. On a discuté. On est arrivé à un consensus (selon lequel) on ne peut pas dépasser les 24 mois», avait réaffirmé M. Embalo. Si la junte maintient ce calendrier de trois ans, il y aura des sanctions, «de lourdes sanctions même», a-t-il dit.
Les dirigeants des États membres de la CEDEAO se sont réunis en Sommet extraordinaire ce jeudi après-midi à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, la 77è du nom. Avec au menu la situation en Guinée ainsi que la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire.
Sur le cas guinéen, la CEDEAO a convenu de l’application de sanctions progressives. Sur le cas ivoiro-malien, une mission de 3 Présidents ouest-africains (togolais, sénégalais et ghanéen) est attendue à Bamako, mardi prochain pour solliciter la libération des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali.