Un rapport de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC) a révélé jeudi que la prolifération du crime organisé en Afrique du Sud fait grimper le taux des meurtres et des enlèvements.
Selon le rapport de la GI-TOC, le crime organisé en Afrique du Sud va du trafic d’héroïne et de cocaïne au trafic d’êtres humains, en passant par le braconnage de rhinocéros au pillage et au sabotage des sociétés publiques d’électricité, d’eau et de transport.
«La flambée des taux de meurtres, d’extorsions et d’enlèvements est l’un des signes que la criminalité constitue une menace existentielle pour l’Afrique du Sud», a souligné le groupe basé à Genève.
Il a précisé que «le taux de meurtres a augmenté de 38% depuis 2010, le nombre d’enlèvements contre rançon a quadruplé, alors que le vol d’infrastructures comme les câbles électriques en cuivre, a un impact annuel de 187 milliards de rands (10,6 milliards de dollars)».
Le Directeur du groupe, Mark Shaw, a affirmé dans rapport de 206 pages, que «le crime organisé constitue ainsi une menace existentielle pour les institutions démocratiques, l’économie et le peuple sud-africains», notant que l’État peine à contenir les activités criminelles.
Cette situation trouve ses origines profondes dans le régime de l’apartheid, qui a négligé les institutions dans les régions les plus pauvres du pays, autrefois non blanches, a expliqué M. Shaw.
«Les nominations politiques à des postes-clés dans des entreprises d’État ont entraîné la création de réseaux de favoritisme, qui à leur tour ont contribué à faciliter la corruption à grande échelle et ont permis au crime organisé de s’assurer une présence sans précédent dans l’appareil d’État», a-t-il détaillé.