L’Union européenne (UE) s’est dite dans un communiqué publié dimanche, préoccupée par certaines mesures adoptées la veille lors de la plénière du Dialogue national inclusif souverain (DNIS) au Tchad, notamment celles de prolonger la transition de deux ans et de permettre au chef de la junte, Mahamat Idriss Deby Itno, d’être candidat à la présidentielle qui va mettre un terme à la transition.
En effet, des centaines de délégués au DNIS ont approuvé, samedi 1er octobre, plusieurs mesures proposées par la Commission ad hoc, mise en place par le présidium du Dialogue National, sur la future forme de l’État et des institutions après la transition.
Dans son communiqué, signé également par des ambassades de France, d’Allemagne, d’Espagne et des Pays-Bas au Tchad, l’Union s’inquiète que le DNIS ait ignoré les recommandations du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), appelant, entre autres, les autorités de transition à respecter «la période de 18 mois pour l’achèvement de la transition» et à s’assurer «qu’aucun membre du Conseil militaire de transition (CMT)» ne soit candidat aux élections à la fin de la transition.
Le texte de l’UA publié le 29 septembre dernier fait le compte rendu de la 1106ème réunion du CPS tenue le 19 septembre passé, sur la Transition Politique au Burkina Faso, au Tchad, en Guinée et au Mali.
La transition au Tchad était censée s’achever le 20 octobre prochain. Mahamat Idriss Deby Itno, confirmé «président de Transition» par le DNIS, poursuivra ainsi sa mission à la tête du pays, éventuellement pendant 12 ans s’il est élu au scrutin présidentiel et réélu après un premier mandat de cinq ans.
Si les partis proches du pouvoir se félicitent des résolutions du dialogue national, il en est autrement chez certaines formations politiques de l’opposition, des organisations de la société civile et des groupes militaires qui avaient boycotté le DNIS et redoutaient déjà de telles décisions.