Les conclusions du dernier Dialogue au Tchad ne divisent pas seulement en interne, mais aussi à l’échelle régionale et internationale. L’Union Africaine (UA) avait tracé une ligne rouge à ne pas franchir avant la publication des conclusions des pourparlers inter-Tchadiens que beaucoup considèrent comme n’ayant pas été «inclusifs».
Le Tchad a prolongé de deux ans maximum sa période de transition vers des élections, en maintenant à la tête de l’Etat, le chef de la junte militaire le colonel Mahamat Idriss Deby Itno, qui sera autorisé à briguer la présidence au futures éléctions.
Cette décision intervient alors que quelques jours plus tôt, l’Union Africaine (UA) appelait les autorités tchadiennes à respecter la période de 18 mois pour l’achèvement de la transition.
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA avait réitéré le 29 septembre 2022 son appel aux autorités tchadiennes à respecter «la période de 18 mois pour l’achèvement de la Transition» avec un rappel sans ambages, selon lequel «aucun membre du CMT (Conseil militaire de transition) ne pourra être candidat aux prochaines élections. Cette position a été réaffirmée durant la réunion du CPS.
En prenant la tête du CMT formé de quinze généraux en avril 2021, Mahamat Idriss Deby Itno avait abrogé la Constitution, dissout le Parlement et limogé le Gouvernement et avait aussitôt promis de rendre le pouvoir aux civils via des élections «libres et démocratiques» après une « transition » de dix-huit mois renouvelable une fois, et censée se terminer le 20 octobre.
Deby Itno s’était surtout engagé auprès des Tchadiens et de la communauté internationale à ne pas se présenter à la future élection présidentielle.