Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta a reçu mardi une copie du projet de la nouvelle Constitution, l’un des éléments invoqués par les militaires pour se maintenir jusqu’en 2024 à la tête du pays.
Cet «avant-projet de Constitution» a été remis au colonel Goïta avec deux mois de retard sur le délai initialement imparti à la Commission chargée de l’élaborer. Le texte n’a pas été rendu public mais il doit être soumis au Conseil des ministres et à l’organe tenant lieu de Parlement. Il est censé être soumis à référendum en mars 2023, avant d’entrer en vigueur.
Le président de la Commission a assuré que le projet avait été rédigé après «consultation des forces vives de la Nation». Le colonel Goïta, qui a renversé le pouvoir civil en août 2020 et s’est fait investir président depuis, a déclaré que l’«espoir commun d’une démocratie rénovée, ainsi que d’un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux, repose sur cet avant-projet» de Constitution, selon ses services.
Les militaires se sont engagés sous la pression étrangère, à organiser des élections en février 2024 et à céder la place aux civils en mars de la même année. Le Mali traverse une grave crise sécuritaire depuis 2012.
Les relations entre le Mali et ses partenaires sous-régionaux et occidentaux se sont progressivement dégradées depuis le putsch de 2020 qui a placé une junte militaire au pouvoir.
Bamako s’est détourné de la France et s’est rapproché de la Russie pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste qui ravage le pays. L’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont suspendu le Mali de leurs instances respectives.