La police du Malawi a reçu l’ordre ce week-end de tirer désormais sur tout agresseur d’albinos, pour mettre fin aux attaques qui prennent de plus en plus, pour cibles des personnes atteintes d’albinisme.
Cette campagne intervient après l’obligation faite, la semaine dernière, aux agences de sécurité d’arrêter tous ceux qui se livrent à de telles attaques et d’offrir une protection maximale aux albinos qui sont tués et leurs organes vendus pour des rites de sorcellerie.
«Tirez sur tout criminel pris en flagrant délit d’enlèvement de personnes atteintes d’albinisme», a ordonné le chef de la police, Lexen Kachama alors qu’il s’adressait à ses hommes dans le district de Machinga (sud), où ont lieu la plupart des agressions. Il n’est plus question, selon lui, de pourchasser les criminels avec des gaz lacrymogènes ou toute autre arme légère, mais «d’utiliser des armes proportionnellement à la gravité de l’infraction».
Lexen Kachama instruit les forces de l’ordre «de ne pas avoir peur d’utiliser des balles réelles», pour se mettre aussi à l’abri de ces criminels qui n’hésitent pas à faire usage des armes à feu contre les agents de la police. Un agent aurait été blessé par plusieurs balles, la semaine dernière, dans la capitale économique Blantyre.
Le combat contre les tueurs d’albinos devient de plus en rude. Depuis le début de l’année, une quinzaine de personnes ont été enlevées et tuées au Malawi. D’autres pays en Afrique, notamment la Tanzanie et le Burundi connaissent le même phénomène d’enlèvement d’albinos dont les organes offriraient selon certaines croyances, des pouvoirs magiques.
Si les autorités du Malawi espèrent dissuader les criminels par l’usage des armes à feu, certains observateurs n’hésitent pas à exprimer leurs inquiétudes quand à cette liberté accordée aux forces de l’ordre qui s’apparente à une justice expéditive ou qui peut être détournée à des règlements de compte personnels.