La Marine française vient de conduire pendant une semaine, un vaste exercice maritime baptisé le «Grand African Nemo» qui a rassemblé 17 nations du Golfe de Guinée et 7 nations alliées.
Un exercice qui était centré autour de la lutte contre les activités illicites (pêche illicite, trafic de drogue, piraterie, pollution, etc.). Le «Grand African Nemo» permet de crier haro sur le trafic de drogue et la pêche illicite dans le Golfe de Guinée.
Les actes de piraterie ont chuté ces dernières années dans le Golfe de Guinée à l’inverse du trafic de drogue qui y explose, révèle un sombre constat dressé par la Marine française et notamment son vice-amiral d’escadre, Olivier Lebas (commandant de la zone maritime Atlantique) qui a livré davantage de précisions sur le sujet.
Depuis le début de l’année 2022, seulement une vingtaine d’actes de piraterie, la plupart dans les eaux territoriales, ont été recensés dans le Golfe de Guinée, «contrairement à ce que c’était il y a deux ou trois ans», a détaillé l’amiral Olivier Lebas.
Selon le «Maritime Information Cooperation & Awareness Center», ces actes précités étaient chiffrés à «52 en 2021 et 115 en 2020» dans les eaux du Golfe de Guinée qui s’étendent sur des milliers de kilomètres de côte, de l’Angola au Sud du Sénégal.
A l’inverse, «les trafics (de drogue) explosent dans cette partie des mers et océans», s’inquiète la Marine française, précisant que le nombre de saisies réalisées par la Marine française dans le Golfe de Guinée doublait chaque année.
Autre préoccupation importante, la vigueur de la pêche illicite dans cette partie des eaux mondiales. «Cette pêche illicite déstabilise toute une économie locale. On estime qu’à peu près la moitié de la ressource est pillée» par la flotte de pêche illicite.
«Entre 1 et 3 milliards de dollars sont perdus en termes de revenus par les États côtiers», déplore la Marine française précisant que «des aspirateurs à poissons qui pompent tout, avec notamment plusieurs centaines de bateaux chinois dans le Golfe de Guinée».
Un constat criard qui appelle les Etats africains ayant une ouverture maritime à muscler leurs capacités de riposte à ces deux maux, aussi bien en ressources humaines qu’en moyens logistiques maritimes qui font défaut dans un bon nombre d’Etats d’Afrique sub-saharienne.
La coopération maritime en Afrique est régie depuis le 15 octobre 2016 par la «Charte africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes» adoptée à Lomé, et dont la ratification est encore lente sur le continent.