L’ONU ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la situation d’insécurité alimentaire qui prévaut en Somalie, consécutive à une grave sécheresse inédite.
«Les choses vont mal et tout indique qu’elles vont empirer», a alerté mardi James Elder, porte-parole de Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), lors d’un point de presse à Genève, ajoutant que «sans une action et des investissements plus importants, nous sommes confrontés à la mort d’enfants à une échelle jamais vue depuis un demi-siècle».
Ce responsable a informé que dans ce pays d’Afrique de l’Est, «à chaque minute de chaque jour, un enfant est admis dans un établissement de santé pour y être traité de malnutrition aiguë sévère», tout en reconnaissant que ces statistiques peuvent être sous-évaluées dans la mesure où seuls les enfants qui parviennent à atteindre un centre de traitement sont dénombrés.
Pour James Elder, avec de tels taux, la Somalie est au bord d’une tragédie d’une ampleur jamais vue depuis des décennies. Il a estimé que la situation actuelle semble pire que celle connue en 2011 lorsque la famine avait fait périr plus de 260.000 personnes.
«En 2011, après trois pluies ratées, la population touchée était la moitié de ce qu’elle est maintenant, et les conditions générales – pluies et récoltes – étaient en voie de guérison. Aujourd’hui : cela fait quatre pluies manquées ; les prévisions pour les cinquièmes pluies s’annoncent plutôt sombres, et la population affectée est deux fois plus importante qu’en 2011», a détaillé Elder.
L’Unicef dit avoir déployé, en réponse à cette crise humanitaire préoccupante, des équipes mobiles pour «trouver et traiter» les enfants souffrant de malnutrition jusque dans des endroits difficiles d’accès, et que plus de 300.000 enfants auraient été traités cette année pour malnutrition aiguë sévère.
Pour l’organe onusien, un grand défi demeure, celui du financement, étant donné que les promesses des bailleurs de fonds ne sont pas toujours tenues complètement.
L’équipe humanitaire en Somalie a revu à la hausse le plan de réponse pour cette année qui s’élève maintenant à 2,26 milliards de dollars, contre 1,46 milliard de dollars précédemment, soit une augmentation de 55%.