Un nouveau code électoral, voté par l’assemblée nationale du Burkina Faso, empêche désormais tout partisan de l’ancien président, Blaise Compaoré de participer aux prochaines élections présidentielles ainsi qu’aux législatives.
Le nouveau code électoral permettra non seulement d’encadrer les prochaines élections, qui se tiendront en octobre prochain, mais aussi de prendre des dispositions contre tous ceux qui ont soutenu le projet de modification de l’article 37 de la Constitution du pays.
Les observateurs estiment que cette nouvelle législation s’inscrit dans la continuité de la révolte populaire entamée suite à la tentative de modification de la constitution burkinabè par le président déchu Blaise Compaoré pour se maintenir au pouvoir.
Lors d’une session plénière de l’Assemblée nationale, le texte législatif, perçu par certains comme novateur, a été adopté grâce à une large majorité. En effet, sur les 88 votants qui étaient présents, 75 ont voté pour et seulement 10 contre et trois abstentions.
L’adoption du nouveau code électoral intervient dans un contexte politique particulièrement tendu puisqu’au moment de son examen mardi dernier par l’Assemblée Nationale, les autorités du pays ont procédé à l’arrestation de nombreuses personnalités politiques dont trois ex-ministres de l’ancien président Blaise Compaoré. D’après des membres de l’Opposition burkinabè, la police soupçonne les personnes interpellées de vouloir préparer une insurrection populaire.
Ce nouveau projet, qui rend inéligibles les personnes ayant soutenu le changement inconstitutionnel sur la base de l’article 37, se veut d’être une revanche pour les anciens partis de l’opposition sous la présidence de Blaise Compaoré. L’ancien chef de l’Etat avait été destitué après de violentes manifestations qui avaient secoué Ouagadougou en octobre 2014. Les protestataires lui reprochaient notamment sa volonté de se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne sans partage grâce à la modification de l’article 37 de la constitution.