C’est le «3ème Sommet de Finance en Commun» tenu la semaine écoulée à Abidjan en Côte d’Ivoire, qui a permis de lever un coin de voile sur les énormes opportunités de financement des Objectifs de développement durable (ODD) qui existent sur la planète, mais qui sont très peu explorées par les Etats du Sud.
Durant ce 3ème Sommet, l’événement «Joining forces: growing impact in Africa & beyond» organisé par l’association française «FAIR» et le GSG (Global Steering Group for Impact Investment) a souligné l’existence de la finance à impact, estimant à l’heure actuelle, à 4.200 milliards de dollars les besoins de financements pour atteindre les ODD d’ici 2030.
Plusieurs spécialistes de ces questions, partagent ainsi le constat commun disant que les ODD ne pourront être atteints sans le renforcement de la collaboration entre les acteurs de la finance publique et ceux de la finance privée.
«La réalisation des ODD nécessite le soutien constant des acteurs du secteur public et du secteur privé. A cet effet, pour mobiliser des capitaux et conduire une croissance inclusive et durable en Afrique, il faudra une synergie d’actions de toutes les parties prenantes afin de créer un cadre institutionnel pour la promotion de cette thématique», a plaidé dans ce sens, la ministre ivoirienne des Solidarités et de la Lutte contre la Pauvreté, Belmonde Dogo.
«Les IFD (Institutions de financement du développement) et les BPD (Banques publiques de développement) ont un rôle essentiel pour démontrer aux investisseurs privés le potentiel d’investissement des projets en faveur des ODD » a suggéré de son côté Cliff Prior, Directeur Général du GSG (une organisation à but non lucratif), soulignant que pour y parvenir, «ils peuvent et doivent faire un meilleur usage des instruments qu’ils ont déjà à leur disposition pour atténuer les risques de ces investissements».
Par exemple, 35 milliards de dollars pourraient être débloqués si 10% du capital des Fonds de pension en Afrique étaient investis dans les ODD.
Les IFD et BPD sont détenues, pour la plupart, majoritairement par les Etats et bénéficient à ce titre de garanties publiques qui à leur tour, constituent un véritable levier pour attirer des investisseurs privés.
Le déploiement de tels mécanismes de réduction des risques peut être déterminant pour attirer les investisseurs privés vers la finance à impact, plaident les experts précités.
Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, au terme de la rencontre à Abidjan, se sont engagés à mettre en place un «National Advisory Board» (NAB) pour garantir que davantage de capitaux soient investis en faveur des ODD sur leurs territoires.