Le Fonds monétaire international (FMI) a sommé le gouvernement malgache à redresser ses finances publiques pour pouvoir bénéficier d’une nouvelle aide qui fait l’objet du projet d’accord devant être paraphé le mois de mai prochain par les deux parties.
Dans ses recommandations à l’Etat malgache, le FMI a mis l’accent sur une augmentation des recettes fiscales, une meilleure gouvernance et une amélioration du climat des affaires.
Pour répondre aux conditions de l’institution financière internationale, les autorités de Madagascar ont choisi de s’intéresser en premier lieu aux services douaniers avec la mise en place des contrôles plus stricts et plus réguliers dans les ports. L’Etat espère récolter cette année des recettes douanières supplémentaires estimées à 400 milliards d’ariarys (120 millions d’euros).
Les premiers signes positifs de cette stratégie apparaissent déjà dans l’annonce faite par le directeur général des douanes qui a révélé que, durant le mois de mars, «200 dossiers contentieux» ont «rapporté environ 200 millions d’ariarys (60.000 euros) de recettes en surplus».
Les inspections de la douane et du fisc sont censées s’amplifier et s’étendre sur d’autres secteurs. Au début du mois de mars, le ministre des Finances et du budget, François Marie Gervais Rakotoarimanana, avait exprimé son intention «de traquer toutes les formes de fraudes dans les moindres recoins».
Cependant, pour sanctionner les fraudes démasquées, l’Etat a choisi principalement la voie de la régularisation. «La loi prévoit des emprisonnements, mais pour le moment l’Etat malgache privilégie plutôt le paiement des amendes pour renflouer les caisses», a affirmé le directeur général des douanes.
Néanmoins, ces mesures répressives visant à booster les recettes fiscales et douanières suscitent déjà grogne et inquiétudes chez les entrepreneurs et les professionnels. Ces derniers craignent que la pression exercée par la douane et le fisc ne provoque un effet de découragement chez les investisseurs nationaux et étrangers.