Plusieurs hommes politiques guinéens ont été interrogés et retenus toute la journée du lundi 24 octobre par des gendarmes pour avoir soutenu l’appel à manifester lancé par le Front national de défense de la Constitution (FNDC).
Fodé Oussou Fofana, Cellou Baldé, Bano Sow, Mamadou Sylla, Dembo Sylla, Pépé Francis, Etienne Soropogui et Bouya Konaté sont poursuivis pour leur participation ou leur soutien aux manifestations anti-junte de la semaine écoulée, a dit l’un de leurs avocats, Me Salifou Béavogui.
La justice a ordonné des poursuites contre les organisateurs et les participants aux manifestations ainsi que les leaders de l’opposition qui ont soutenu l’appel à manifester lancé par le FNDC.
La contestation a donné lieu à des heurts qui ont fait trois morts jeudi dernier et deux autres vendredi dans plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry.
La junte militaire qui a pris le pouvoir en septembre 2021 a interdit toute manifestation et prononcé la dissolution du FNDC, quasiment la dernière organisation à mobiliser la foule sur le terrain. L’opposition accuse la junte de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coup d’arrestations de personnalités politiques ou de la société civile, et d’enquêtes judiciaires.
Le FNDC avait été à l’origine des manifestations de juillet et septembre 2022. Cinq personnes avaient été tuées en juillet, et deux en août. Il appelle à nouveau à manifester le 26 octobre.
Le colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 en renversant avec ses soldats et officiers, le président civil Alpha Condé et s’est ensuite fait investir président de la transition.
Menacée de sanctions par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la junte militaire a accepté d’avancer le retour des civils au pouvoir de trois à deux années.