L’ONG Human Rights Watch (HRW) déplore, dans un communiqué publié ce jeudi sur son site Internet, les «attaques apparemment systématiques» contre des villages dans le Nord-est du Mali, perpétrées par des groupes armés islamistes alignés sur l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), et ayant causé la mort de centaines de personnes et forcé des dizaines de milliers d’autres à fuir leurs villages, depuis mars 2022.
Ces massacres se sont souvent accompagnés, des pillages des maisons et des destructions des biens, selon l’ONG qui a mené des entretiens, entre mai et août derniers, avec une trentaine de témoins victimes d’attaques survenues entre mars et juin contre 15 villages dans les régions de Ménaka et de Gao. Dans son communiqué, HRW détaille les témoignages terrifiants reçus des hommes et femmes ayant échappé aux atrocités de ces groupes armés.
«Les forces de sécurité maliennes et les forces de maintien de la paix des Nations Unies devraient renforcer leur présence dans les régions touchées, intensifier les patrouilles de protection et aider les autorités à rendre justice aux victimes et à leurs familles», exhorte l’ONG, rappelant à ce propos que l’armée malienne et la Mission de paix des Nations Unies au Mali (Minusma) disposent toutes deux des forces dans les régions de Gao et Ménaka.
Cependant, ces troupes ne patrouillent pas loin des villes et ont peu ou pas assez de capacité pour protéger les civils, y compris les populations déplacées, dans les zones reculées contre les attaques des groupes armés.
«La mission de l’ONU devrait continuer à intensifier ses patrouilles, ses vols de dissuasion et ses interactions avec les communautés touchées», insiste Human Rights Watch.
L’ONG dit avoir documenté également, depuis plusieurs années, de graves abus commis par les forces maliennes de sécurité et des forces soupçonnées d’appartenir au groupe Wagner, un sous-traitant privé russe de la sécurité militaire, lors d’opérations militaires.