Les autorités algériennes ont mal réagi ce samedi au contenu de la nouvelle résolution 2654 sur le Sahara marocain, votée deux jours plus tôt par le Conseil de Sécurité de l’ONU qui a renouvelé pour un an le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) et sommé l’Algérie de s’asseoir aux tables rondes aux côtés du Maroc, de la Mauritanie et du front Polisario.
Dans ses recommandations, la résolution rédigée par les Etats-Unis et votée par 13 voix et deux abstentions (Russie et Kenya), «encourage fortement» les parties concernées à savoir le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le front Polisario, «à dialoguer avec l’envoyé personnel (de l’ONU) dans le processus (des tables-rondes-NDLR) sur toute sa durée ; dans un esprit de réalisme et de compromis en vue de le faire aboutir».
Par ailleurs, le ministère algérien des Affaires étrangères qui a salué l’abstention de la Russie et du Kenya lors du vote de la résolution 2654 a suggéré que «le Conseil de sécurité aurait gagné à suivre la position de ces deux pays pour faire œuvre utile».
Dans une déclaration à la presse, le ministre algérien indique que «l’examen par le Conseil de sécurité du rapport du Secrétaire général des Nations unies qui inclut des vues de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, offrait au Conseil une précieuse occasion de peser sur la situation dans le sens de la promotion effective de la décolonisation du territoire à travers l’exercice par son peuple de son droit imprescriptible à l’autodétermination».
Ces propos traduisent la profonde amertume et la grande déception ressenties par les dirigeants algériens au lendemain de l’adoption de ladite résolution qui n’a fait aucune mention ni de près ni de loin à l’option du référendum que revendique le front Polisario à l’instigation de ses parrains et sponsors algériens.
Le régime algérien semble ainsi dépité par l’appel lancé par le Conseil de Sécurité aux quatre parties au conflit du Sahara les invitant à participer activement aux tables rondes que devrait relancer l’Envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mustura.
L’Algérie qui revendique la neutralité dans ce litige et le titre d’observateur, refuse de participer au processus des tables rondes, par crainte d’être considérée comme partie-prenante dans ce conflit, prônant plutôt des négociations directes entre le Royaume du Maroc et le front Polisario.