Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé, samedi, l’expulsion de Vincent Karega, l’ambassadeur du Rwanda, pays accusé par Kinshasa de soutenir la rébellion du M23 qui s’est déjà accaparé de trois localités dans l’Est de la RDC.
Suite à «une série d’attaques et d’occupations de localités congolaises (…) par le M23 appuyé par l’armée rwandaise», le Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi a présidé une réunion élargie du Conseil supérieur de défense pour évaluer la situation, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
Ce document affirme qu’«il a été observé ces derniers jours une arrivée massive des éléments de l’armée rwandaise pour appuyer les terroristes du M23 en vue d’une offensive générale contre les positions des forces armées» congolaises. Kinshasa déplore une «aventure criminelle et terroriste» à l’origine du «déplacement massif de plusieurs milliers» de personnes.
C’est au regard de tous ces faits que «le Conseil supérieur de défense a demandé au gouvernement d’expulser dans les 48 heures Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda en RDC, du fait notamment de la persistance de son pays à agresser la RDC», a expliqué Patrick Muyaya.
Cette décision était longtemps attendue par la société civile en RDC et une partie de la classe politique, convaincues de la mainmise de Kigali sur la partie orientale du pays. Actuellement, trois localités sont sous contrôle du M23, à savoir Bunagana, Kiwanja et Rutshuru situées dans la province du Nord-Kivu.
Sans surprise, Kigali a annoncé ce dimanche, avoir pris «note avec regret» de la décision de Kinshasa. «Il est regrettable que le gouvernement de RDC continue de faire porter au Rwanda la responsabilité de ses propres échecs de gouvernance et de sécurité», indique un communiqué officiel qui prévient également que les forces de sécurité rwandaises demeurent en état d’alerte à la frontière congolaise.