L’ex-commandant rebelle libérien, Kunti Kamara a été condamné mercredi, par la Cour d’assises de Paris, à la réclusion criminelle à perpétuité pour des actes de barbarie pendant la première guerre civile au Liberia, et pour s’être rendu complice de crimes contre l’humanité en facilitant des viols.
A l’issue d’un procès inédit en France, cet ancien milicien libérien de 47 ans a été reconnu coupable d’une série d’exactions contre les civils en 1993-1994. La cour a suivi les réquisitions du ministère public qui avait réclamé à son encontre la prison à vie.
La défense avait plaidé l’acquittement de son client pour l’ensemble des chefs d’accusation, dénonçant des «lacunes» dans un dossier reposant sur des témoignages anciens.
Au moment de la première guerre civile au Liberia (1989-1997), Kunti Kamara faisait partie du Mouvement uni de libération pour la démocratie (Ulimo) qui luttait contre la milice rivale du redouté Charles Taylor.
Pendant les trois semaines de procès, des plaignants et témoins venus du Liberia ont décrit une litanie d’atrocités: des habitants assassinés, le commerce de la viande humaine, des intestins utilisés en guise de checkpoints.
Arrêté en région parisienne en septembre 2018, Kamara comparaissait devant la Cour d’assises de Paris, au titre de la «compétence universelle» exercée, sous certaines conditions, par la France pour juger les crimes les plus graves commis hors de son sol.
L’accusé qui avait obtenu l’asile politique aux Pays-Bas après avoir menti sur son passé, avait été arrêté en septembre 2018 à Bobigny, dans le nord-est de Paris suite à une plainte de l’ONG Civitas Maxima, qui lutte contre l’impunité.
Les crimes du sanglant conflit libérien, qui ont fait au total 250.000 morts, n’ont jamais été jugés au Liberia où d’anciens chefs rebelles occupent aujourd’hui de hautes fonctions dans l’appareil d’Etat.