Le chef du parti islamiste tunisien «Ennahdha», Rached Ghannouchi a comparu ce jeudi, devant le juge d’instruction près du Tribunal de première instance de Sousse, une province située dans le nord-est du pays, dans le cadre de l’affaire dite «Instalingo» portant sur des soupçons d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
«Je suis venu ici par respect pour la justice, et parce que je sais que les dossiers sont vides et ne contiennent pas de preuves de crimes pour atteinte à la sûreté de l’Etat, incitation à la violence, au chaos et blanchiment d’argent. Cela n’existe pas dans la réalité. Le régime vise à détourner l’attention du peuple des vrais problèmes auxquels il est confronté», a déclaré le président du président d’Ennahdha.
D’après l’agence de presse officielle TAP, des altercations se sont déclenchées peu avant le démarrage de l’interrogatoire du président de l’ancien Parlement dissout.
Cette comparution intervient quatre mois après celle de juillet dernier toujours dans le cadre de l’affaire «Instalingo» du nom d’une entreprise de production de contenu numérique, accusée d’avoir mis en place des campagnes de diffamation contre de hauts responsables de l’Etat.
La justice tunisienne s’intéresse notamment aux opérations financières suspectes impliquant cette entreprise et dans laquelle sont également impliqués d’autres membres d’Ennahdha.
Les circonstances de l’affaire remontent au mois d’octobre de l’année dernière, quand sept personnes employées par cette société ont été appréhendées pour des suspicions d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Dans cette affaire, des hommes d’affaires, des politiciens ainsi que des journalistes sont concernés par l’enquête. Le parquet avait ordonné lundi dernier l’ouverture d’une information judiciaire contre 28 personnes soupçonnées d’être impliquées dans cette affaire.
Rached Ghannouchi, 81 ans, est également poursuivi dans l’affaire de l’envoi présumé de jihadistes en Syrie et en Irak.