Le président du Cap Vert, Jorge Carlos Fonseca, aurait usé de son droit de véto pour bloquer une loi instituant la hausse des salaires des hommes politiques, notamment des ministres, des députés et autres hauts cadres de la fonction publique.
Fonseca a finalement abdiqué devant les revendications de la population qui était descendue dans la rue fin mars, pour protester contre l’approbation de cette loi votée à l’unanimité, le 26 mars dernier, par le Parlement.
Le droit de véto du président exige des députés de reconsidérer la loi en tenant compte des arguments usés par ses détracteurs et de la conjoncture économique difficile que traverse actuellement le pays.
Les salaires des hommes politiques capverdiens sont restés figés depuis la fin des années 90. Leur révision, soit une augmentation significative de plus de 60%, a été décidée dans la foulée d’une révision à la hausse de la rémunération du chef de l’Etat, Puisque les salaires des hauts fonctionnaires sont indexés sur celui du président.
Le projet de loi contesté prévoit aussi, pour les cadres politiques, une indemnité transitoire qui correspond à deux mois de salaires par année de service.
Ancienne colonie portugaise, le Cap Vert se situe au 190e rang mondial en termes de PIB, en raison de ses faibles ressources naturelles. Le pays compte en partie sur l’aide internationale pour faire face à ses besoins.
Si le président appelle ses collaborateurs à faire preuve de sacrifices compte tenu des difficultés économiques que connaît le pays, estiment les observateurs sur place, il est attendu que lui-même donne l’exemple en premier.