La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux plus gros producteurs de cacao au monde, ont pris note lundi des «efforts» chez certains industriels en vue de mieux rémunérer les producteurs, après leur avoir adressé un ultimatum en début de mois.
Les organes nationaux de gestion des filières cacao des deux pays, ainsi que l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana (CIGCI), créée pour garantir un revenu minimum aux planteurs, ont annoncé lundi dans un communiqué, avoir «noté les efforts consentis par certaines entreprises et leur volonté de trouver de concert, des solutions pour une production durable du cacao qui place les producteurs au cœur de cette stratégie»,. Ils «encouragent l’ensemble des industriels à passer à l’acte et à montrer qu’ils croient sincèrement en une production du cacao durable».
La Côte d’Ivoire et le Ghana reprochaient aux chocolatiers de ne pas payer le différentiel de revenu décent (DRD), une prime de 400 dollars (390 euros) par tonne, instaurée en 2019 pour assurer un revenu décent aux cultivateurs.
Ils avaient donné aux industriels jusqu’au 20 novembre pour respecter leurs engagements, menaçant «d’interdire l’accès aux plantations pour effectuer des prévisions des récoltes» et de «suspendre les programmes de durabilité».
Lundi, les pays producteurs ont annoncé poursuivre les discussions avec les chocolatiers et la constitution d’«un groupe de travail d’experts» qui devra fournir des «recommandations d’ici la fin du premier trimestre de l’année 2023 pour trouver des solutions durables».
Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi a espéré lundi qu’un «compromis intelligent» sera bientôt trouvé. Le cacao de Côte d’Ivoire, qui représente 45% de la production mondiale, compte pour 14% du PIB national et nourrit 24% de la population de ce pays d’environ 27 millions d’habitants.