L’organe chargé de lutter contre l’immigration clandestine en Libye a organisé jeudi des convois routiers vers les frontières orientale et sud du pays pour refouler plus de 200 étrangers en situation irrégulière.
Cet organe rattaché au ministère de l’Intérieur du gouvernement de Tripoli, a «organisé des convois routiers (…) pour reconduire aux frontières 105 Egyptiens, 101 Tchadiens et 20 Soudanais», a indiqué Badreddine el-Sed Ben Hamed, Chef-adjoint du bureau en charge des expulsions.
Le nombre des personnes qui «font l’objet d’une interdiction de territoire» ne cesse de croître et «les centres pénitentiaires sont bondés, ce qui crée beaucoup de difficultés» aux autorités libyennes, a expliqué le général Ahmad Abu Kraa, chargé des relations publiques de la police judiciaire.
En présence de représentants de leurs ambassades, les «expulsés», ont d’abord reçu un laissez-passer avant de monter dans des bus. Jusque-là, ce sont les agences de l’ONU qui se chargeaient des rapatriements de réfugiés et de migrants mais depuis un accord passé récemment entre les directions de l’Ouest, du Sud et de l’Est de la Libye, l’organe en charge de ces renvois au ministère de l’Intérieur opère désormais de manière unifiée.
La Libye est devenue depuis octobre 2011 une plaque tournante pour des dizaines de milliers de migrants clandestins cherchant à gagner l’Europe par la mer Méditerranée.
Quelque 100.000 personnes ont été interceptées depuis la signature en 2017, d’un accord par la Libye avec l’Italie et l’UE, qui ont accepté de former et d’équiper les garde-côtes libyens.
Selon l’agence européenne Frontex, la route maritime de la Méditerranée centrale a été empruntée par plus de 42.500 migrants de janvier à juillet 2022, soit une hausse de 44% par rapport aux sept premiers mois de 2021.