Les principaux partis guinéens ont boycotté jeudi l’ouverture d’un dialogue avec les autorités dominées par les militaires sur les conditions d’un retour des civils au pouvoir.
Le gouvernement installé par la junte a lancé jeudi «le cadre de dialogue inter-guinéen». Les participants, une mosaïque de petits partis et d’organisations de la société civile, doivent discuter jusqu’au 15 décembre de l’organisation des élections, de l’élaboration d’une nouvelle Constitution et du référendum auquel elle donnerait lieu, ou encore du recensement préalable de la population.
Le dialogue a le soutien de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le médiateur, l’ex-Président béninois, Thomas Boni Yayi a pris part à l’ouverture des débats. «Je voudrais parler en médiateur avec un accent particulier en direction de ceux qui ne sont pas encore là. Le travail pour le rapprochement doit continuer entre fils et filles de ce pays», a déclaré Boni Yayi.
Les principales formations politiques, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et le Front national de défense de la Constitution (FNDC), ont en revanche boycotté, comme prévu, la première séance du dialogue national.
Elles avaient conditionné leur participation à dix préalables, dont la libération de tous ceux qui ont été emprisonnés, l’arrêt immédiat des poursuites engagées sous la junte contre nombre de leurs dirigeants, la faculté pour leurs leaders en exil de retourner dans le pays, ou encore la levée de l’interdiction de manifester.
La Guinée est dirigée par une junte qui a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 à la faveur d’un putsch. Les militaires conduits par le colonel Mamady Doumbouya viennent de consentir sous la pression de la CEDEAO, à limiter cette période transitoire à deux ans, à partir de janvier 2023.