La justice sénégalaise a condamné mardi, trois membres de la garde rapprochée du principal opposant politique, Ousmane Sonko à un mois de prison ferme pour «coups et blessures volontaires», après des heurts avec des partisans du parti au pouvoir à Dakar.
Les trois prévenus ont également été condamnés par le tribunal de grande instance de Mbour (ouest), à payer une amende de 50.000 FCFA (76 euros), a déclaré leur avocat Abdoulaye Tall.
L’un des partisans du pouvoir a été condamné à deux mois ferme pour les mêmes raisons, a-t-il indiqué, ajoutant que «nous allons nous réunir et voir si nous ferons un appel» du jugement.
Les cinq opposants avaient été arrêtés le 3 novembre lors d’une audience judiciaire de leur chef, pour des violences survenues fin octobre près de Mbour où l’opposant Sonko était en tournée. Des partisans du pouvoir avaient été blessés lors de ces heurts.
L’affaire Sonko est source de tensions depuis des mois au Sénégal. M. Sonko a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, sur plainte d’une employée d’un salon de beauté où il allait se faire masser. Mais Sonko parle d’un complot du pouvoir pour torpiller sa candidature à la présidentielle de 2024.
Le chef de file de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko est arrivé troisième à la présidentielle de 2019 et a l’intention de se présenter à la présidentielle de 2024 pour une nouvelle confrontation avec son rival, le président Macky Sall qui a été élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, mais reste encore muet sur ses intentions de candidater ou non au prochain scrutin présidentiel.
Macky Sall avait quand même, demandé au ministère de la Justice d’examiner un plan d’amnistie qui pourrait permettre à deux de ses plus grands opposants condamnés pour corruption, de recouvrer leur droit de vote et de se présenter éventuellement à l’élection présidentielle en 2024.