Un étudiant nigérian a comparu devant une juridiction pénale d’Abuja pour diffamation contre l’épouse du chef de l’Etat à cause d’un tweet jugé offensant à son égard.
Aminu Adamu, né en 1998 et étudiant à l’université fédérale de Dutse, dans le nord du Nigeria, avait été arrêté le 18 novembre et transféré à Abuja, cinq mois après avoir publié un message dans lequel il commentait l’apparence physique de la Première dame, Aisha Buhari, et lui reprochait d’avoir «mangé l’argent des pauvres».
Compte tenu du «chef d’accusation est la diffamation», a indiqué son avocat, Me Agou, l’étudiant Adamu encourt jusqu’à deux ans de prison ferme, selon le code pénal nigérian.
L’audience a été renvoyée au 30 janvier, a-t-il indiqué, précisant avoir déposé une demande de libération sous caution de son client, maintenu en détention à la prison de Suleja, au nord-ouest d’Abuja, la capitale nigériane.
L’arrestation de l’étudiant, vivement condamnée par Amnesty International, a fait suite à une enquête préliminaire diligentée par la police après le dépôt d’une plainte par l’épouse du président, Muhammadu Buhari, indique une source judiciaire.
Dans un communiqué publié dimanche, Amnesty International écrivait que la famille et des proches d’Adamu affirment qu’il a été «soumis à des passages à tabac, des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements».
Jeudi, l’une des plus importantes associations étudiantes du Nigeria (Nans) a appelé les étudiants à manifester lundi prochain sur toute l’étendue du territoire pour soutenir Adamu.
Ces dernières années, les organisations de défense des droits de l’Homme ont multiplié les critiques à l’égard du pouvoir de Buhari, qu’elles accusent notamment d’atteintes répétées à la liberté d’expression et d’opinion.