L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) alerte, dans un nouveau rapport publié jeudi 1er décembre, sur un risque de ralentissement des progrès réalisés au cours de la dernière décennie dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile dans le continent africain.
Chiffres à l’appui, l’organe onusien prévient qu’en Afrique subsaharienne, environ 390 femmes perdront la vie pendant l’accouchement pour 100.000 naissances vivantes d’ici à 2030 ; à s’en tenir à l’Atlas des statistiques sanitaires africaines 2022 qui a évalué les neuf cibles relatives à l’objectif de développement durable (ODD) de santé.
Cette estimation est cinq fois supérieure à la cible des ODD fixée pour 2030, qui est de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle en dessous de 70 décès pour 100.000 naissances vivantes, poursuit l’OMS.
Pour ce qui est du taux de mortalité infantile dans la Région, il se situe à 72 décès pour 1000 naissances vivantes, déclare l’OMS qui explique qu’au taux annuel de baisse de 3,1%, l’on s’attend à un scénario de 54 décès pour 1000 naissances vivantes à l’horizon 2030, ce qui est bien supérieur à la cible de réduction qui est fixée en-dessous de 25 décès pour 1000 naissances vivantes.
Soulignant que pour de nombreuses femmes africaines, l’accouchement reste un risque persistant et des millions d’enfants ne vivent pas au-delà de 5 ans, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, a mis en avant l’importance pour les gouvernements de procéder «à un changement radical de cap, qu’ils relèvent les défis et accélèrent le rythme pour atteindre les objectifs relatifs à la santé».
«Ces objectifs ne sont pas de simples étapes, mais les fondements mêmes d’une vie plus saine et du bien-être pour des millions de personnes», a-t-elle ajouté.
L’OMS pointe du doigt, par ailleurs, la pandémie du Covid-19 qui a perturbé les services de santé essentiels, ainsi que l’insuffisance des investissements dans la santé qui est l’un des principaux obstacles à la réalisation de l’ODD relatif à la santé.