Le Kenya a donné au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) un délai de trois mois pour délocaliser le camp de réfugiés somaliens, installé au nord du Kenya, suite à la multiplication des attaques terroristes.
« Les organisations compétentes (HCR) ont trois mois, à partir d’aujourd’hui, pour délocaliser tous les réfugiés de ce camp » de Daadab, a déclaré le vice-président kenyan, William Ruto.
Les autorités kényanes qui soupçonnent le camp de Daadab d’abriter des terroristes qui mijotent et préparent les attaques contre des objectifs au kénya, estiment que la présence des réfugiés somaliens sur le sol Kényan, constitue désormais, une menace sécuritaire pour leur pays et la région. Les ONG ne l’entendent pas de cette oreille. Le porte-parole du HCR à Nairobi, Emmanuel Nyabera a assuré n’avoir «reçu aucune (…) demande formelle du gouvernement kényan à ce sujet», affirmant en revanche, que «le Kenya a l’obligation légale de protéger les réfugiés et de ne pas les rapatrier de force dans leur pays d’origine».
De son côté, Human Rights Watch (HRW) a qualifié d’«illégale» la décision du Kenya de déloger les réfugiés somaliens. «Au lieu de faire des réfugiés des boucs émissaires », a soutenu Leslie Lefkow, vice-directrice Afrique de HRW, les Kényans devraient plutôt, identifier et poursuivre les responsables du massacre de Garissa.
Selon les autorités kényanes, le camp de Daadab serait le plus grand du monde et abriterait de 450 à 500.000 réfugiés somaliens.
Les inquiétudes du gouvernement kényan se sont amplifiées au lendemain de l’attentat commis le 2 avril dernier par des éléments supposés appartenir au groupe extrémiste somalien les Shebab. Cet attentat avait au moins 148 morts, dont 142 étudiants de l’université de Garissa, une localité située à 150 km de la frontière somalienne.
«Nous avons demandé au HCR de déménager les réfugiés (somaliens) sous trois mois, faute de quoi nous le ferons nous-mêmes», a déclaré samedi, le vice-président kényan qui était en visite en province.
Le Kenya, a-t-il soutenu, «va changer après Garissa, comme les Etats-Unis ont changé après le 11 septembre», ajoutant que son gouvernement doit «sécuriser le pays, quel qu’en soit le coût».
Le gouvernement kényan, a-t-il précisé, a déjà entamé la construction d’un mur longeant les 700 km de frontière avec la Somalie, pour empêcher l’infiltration des Shebab en territoire kényan.