L’ONG Amnesty International a invité, lundi, les autorités sénégalaises à honorer leurs engagements relatifs à la protection des enfants talibés qui sont des élèves des écoles coraniques communément appelées daaras.
Dans un rapport sur les conditions de vie et l’exploitation économique des enfants des rues au Sénégal, Amnesty explique que les enfants talibés sont exploités via la mendicité forcée qui constitue une forme de traite.
Les châtiments corporels qu’ils subissent et leurs conditions de vie difficiles, poursuit l’ONG, violent leurs droits à l’intégrité physique, à la santé et à vivre une vie sans aucune forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation.
Samira Daoud, Directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, rappelle que «le Sénégal s’est engagé à plusieurs reprises à mettre fin à la mendicité forcée des talibés et à améliorer les conditions de vie dans les daaras. Des efforts ont été faits en ce sens, mais ils restent insuffisants. Le gouvernement doit agir davantage sur cette problématique, en concertation avec tous les acteurs concernés, afin de mettre fin à la souffrance des enfants talibés».
En l’absence des statistiques officielles, Amnesty international demande aussi à l’Etat sénégalais de cartographier toutes les daaras, afin d’avoir un état des lieux plus précis, de connaître le nombre exact des enfants et contrôler les chefs religieux qui dirigent ces écoles.
D’après les chiffres publiés en 2018 par l’ONG Global Solidarity Initiative (GSI), il existerait plus de 2.000 daaras rien qu’à Dakar, la capitale sénégalaise, avec un effectif de près de 200.000 talibés, dont 25% pratiqueraient la mendicité forcée.