Le meurtre de la militante sud-africaine anti-apartheid, Dulcie September, assassinée en plein Paris en mars 1988, ne sera peut-être jamais élucidé. Trente-quatre ans après les faits, la justice française a annoncé ce mercredi 14 décembre 2022, ne pas rouvrir ce dossier polémique, que beaucoup jugent bâclé. Le tribunal a considéré qu’il n’y avait pas de faute lourde de l’Etat.
Alors que l’enquête sur la mort de cette représentante de l’ANC avait été close en 1992, dans l’espoir de rouvrir l’enquête, la famille de la victime dépose plainte en 2019, en plaidant le fait que cet assassinat relève d’un crime d’apartheid, donc d’un crime contre l’humanité, qui est par nature imprescriptible.
Mais, ce mercredi 14 décembre 2022, le tribunal judiciaire de Paris a rejeté cette demande en affirmant qu’il y avait prescription et en relevant le fait qu’une voie de recours était possible en 1992, mais la famille de la victime ne l’avait pas exploitée.
Le 16 novembre 2022, s’était tenue une audience publique, au cours de laquelle, l’avocat de la famille, Yves Laurin, avait dénoncé une «affaire d’État et 34 ans de déni de justice», en présentant les nombreux manquements de l’enquête.
Exilée en France, Dulcie September avait été assassinée de plusieurs balles dans la tête au mois de mars 1988 à la porte de son Bureau situé au Xe arrondissement de Paris.
C’est l’une des affaires criminelles les plus mystérieuses du temps de l’apartheid. De forts soupçons pèsent sur le régime sud-africain de l’époque, qui n’hésitait pas à éliminer ses opposants.