Une coalition politique de l’opposition tunisienne, le Front de salut national (FSN), a appelé, dimanche à la démission immédiate du président Kais Saied, suite à une abstention record de 92% au scrutin législatif.
Son leader, Ahmed Nejib Chebbi a confié à une agence de presse occidentale, que ce résultat démontre le «grand désaveu populaire» pour le processus politique lancé par le chef de l’Etat, soulignant que 92% des électeurs «ont tourné le dos à son processus illégal qui bafoue la Constitution». Les Tunisiens étaient appelés à élire les 161 députés qui siégeront à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Pour rappel, le 25 juillet 2021, Saied avait gelé les travaux du Parlement, destitué le Premier ministre d’alors et pris en main le pouvoir exécutif ; poussant l’opposition à dénoncer un «coup d’Etat».
Un autre membre du FSN, Jawhar Ben Mbarek, a indiqué que «le peuple tunisien a envoyé un message aux forces étrangères -dont certaines ont soutenu le coup d’Etat de Kaïs Saïed- et au FMI », les invitant à «revoir leurs calculs».
Après la fermeture de l’essentiel des bureaux de vote, l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), a annoncé, vendredi lors d’une conférence de presse, un taux de participation préliminaire de l’ordre de 8,8%.
«8,8 % des inscrits, soit 803.638 électeurs, ont exprimé leur vote (…) jusqu’à la fermeture des bureaux de vote à 18h00 heure locale», a déclaré le président de l’ISIE, Farouk Bouasker, précisant que ce «taux modeste mais pas honteux» s’explique par «l’absence totale d’achats de voix (…) avec des financements étrangers», contrairement aux précédentes élections.
Le président de l’ISIE a finalement précisé que «les résultats préliminaires des élections seront annoncés dès que la commission disposera de toutes les données relatives à tous les procès-verbaux émis par tous les organes subsidiaires en Tunisie et à l’étranger».
Plusieurs formations politiques de l’opposition qui accusent le chef de l’Etat de «dérive dictatoriale», ont boycotté le vote pour dénoncer les actions entreprises de façon unilatérale par Saïed, arrivé au pouvoir fin 2019.
Dans un communiqué, la mission d’observation de la Ligue des Etats arabes, dépêchée en Tunisie, a appelé dimanche à examiner les raisons ayant occasionné le faible taux de participation.