La quasi-totalité des groupes armés maliens, dont l’ex-rébellion touareg, ont suspendu jeudi leur participation à l’accord de paix au Mali, signé en 2015 à Alger, arguant de «l’absence persistante de volonté politique» de la junte au pouvoir de le maintenir.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes à dominante touareg avec aussi une composante arabe qui a combattu l’Etat malien avant de signer avec lui l’accord de paix dit d’Alger en 2015, ainsi que la quasi-totalité des groupes armés signataires dont le Gatia, pro-Bamako, «ont décidé à l’unanimité la suspension de leur participation au sein des mécanismes de suivi et de mise en œuvre» de cet accord.
Cette décision prend effet «jusqu’à la tenue d’une réunion avec la médiation internationale en terrain neutre, afin de statuer sur l’avenir dudit Accord», ajoute la Coordination dans un communiqué.
Les groupes armés ont «unanimement regretté l’absence de volonté politique des autorités de transition à appliquer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali», déplorant aussi «l’inertie de celles-ci face aux défis sécuritaires ayant occasionné des centaines de morts et de déplacés» dans les régions de Ménaka, Gao et de Tombouctou.
Le 9 décembre dernier, la CMA avait déjà dénoncé dans un communiqué, la «déliquescence» de l’accord d’Alger et appelé ses garants internationaux à «éviter une rupture définitive» entre les parties signataires.
Le Mali a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. Le gouvernement a adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024. Le Mali est en proie à des attaques jihadistes et à des violences de toutes sortes depuis 2012.