L’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, jeudi dans un communiqué, le maintien en prison, de l’avocat burundais, Tony Germain Nkina, en dépit du fait qu’il a été récemment acquitté.
Le Directeur de l’ONG pour l’Afrique centrale, Lewis Mudge, parle d’une «détention (qui) est désormais illégale».
Selon le communiqué, Nkina, qui travaillait auparavant pour le compte d’une organisation burundaise de défense des droits humains de premier plan, a été arrêté en 2020 et accusé de travailler avec des groupes armés.
Après une brève détention dans les locaux des services de renseignement de Kayanza, l’avocat a été transféré en détention policière, et finalement à la prison de Ngozi, où il est actuellement détenu.
HRW souligne que Nkina a été déclaré coupable de «collaboration avec les rebelles qui ont attaqué le Burundi» et condamné à cinq ans de prison, l’année dernière ; mais cette condamnation a été annulée par la Cour suprême, avant que la Cour d’appel de Ngozi ne l’acquitte finalement de tous les chefs d’accusation, le 20 décembre dernier.
«Après la bonne nouvelle de son acquittement, Nkina s’attendait à être libéré de prison, mais le procureur n’a pas signé son ordre de libération. Au lieu de cela, le procureur prévoit de faire appel du jugement de la cour de Ngozi auprès de la Cour suprême», déplore Lewis Mudge qui rappelle que la «loi burundaise prévoit la libération immédiate de toute personne ayant été acquittée, indépendamment de la procédure d’appel».
Pour lui, «le refus des autorités de le libérer est de ce fait illégal et son maintien en détention jette le discrédit sur l’ensemble du système judiciaire».