Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a fait part de ses «regrets» après que le gouvernement de Transition au Burkina Faso ait déclaré, vendredi 23 décembre, persona non grata la Coordinatrice résidente et humanitaire des Nations Unies dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, Barbara Manzi, selon un communiqué publié par son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Le patron de l’ONU «a pleinement confiance dans le système des Nations Unies au Burkina Faso autant que dans l’engagement et dans le professionnalisme de Barbara Manzi, responsable désignée de l’ONU dans ce pays» et en poste depuis août 2021, affirme le document.
Pour lui, «le système des Nations Unies, dirigé par la Coordinatrice résidente, s’est efforcé de travailler avec les autorités de la transition Burkinabè afin d’appuyer les efforts de développement et de fournir une assistance humanitaire indispensable».
L’ONU a rappelé, suite à cet incident, que «la doctrine de persona non grata ne s’applique pas aux fonctionnaires des Nations Unies», et que, en vertu des articles 100 et 101 de la Charte des Nations Unies, les fonctionnaires des Nations Unies, nommés par le Secrétaire général, ne sont responsables que devant l’Organisation qui bénéficie, par ailleurs, de «privilèges et immunités».
Le Secrétaire général a réitéré, par-dessus tout, la volonté des Nations Unies à continuer leur engagement auprès des autorités de transition du Burkina Faso pour soutenir le pays et son peuple.
La diplomatie burkinabè a justifié cette expulsion par, entre autres, le fait que Barbara Manzi serait en contact avec des chefs terroristes.
«Nous avons appris que Madame Barbara prédisait le chaos au Burkina Faso dans les prochains mois (…) Madame Barbara n’a pas manqué de nous dire qu’elle est en contact avec des chefs terroristes au Burkina Faso», a déclaré la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, qui a précisé que c’est la personne de Manzi qui est remise en cause et non le système des Nations Unies.