En Tunisie, la loi de finances pour 2023 prévoit une baisse du déficit budgétaire à 5,2% du PIB grâce notamment à une augmentation de recettes fiscales.
Le budget table sur un déficit de 8,5 milliards de dinars (2,5 milliards d’euros), soit 5,2% du PIB contre 7,7% pour 2022. La loi de finances prévoit un budget total de près de 70 mds de dinars (21 mds d’euros), a précisé la ministre des Finances Sihem Boughdiri, lors d’une conférence de presse à Tunis en présence de tous les ministres du Gouvernement dirigé par Najla Bouden.
Les besoins de financement pour combler le déficit budgétaire s’élèvent à près de 23.5 milliards de dinars (7,5 mds euros) pour 2023, selon le ministre de l’Economie Samir Saïed, avec notamment une inflation attendue de 10,5%.
Pour augmenter ses recettes fiscales, le gouvernement a notamment mis en place un nouvel impôt sur la fortune de 0,5% sur les biens immobiliers dont la valeur nette dépasse les trois millions de dinars (900.000 euros). Les paiements en espèce d’un montant équivalent ou supérieur à 5.000 dinars (1.500 euros) seront passibles d’une amende de 20% de la somme payée. Il impose également une augmentation de la TVA de 13% à 19% pour certaines professions libérales tels que les avocats, les huissiers et les traducteurs.
Ce budget a été élaboré sur la base de la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt de quelque 1,9 milliard de dollars négocié depuis plusieurs mois. Après son coup de force du 25 juillet 2021 et la dissolution de l’ancien Parlement, dénoncés comme « un coup d’Etat » par l’opposition, le président Saied a fait adopter cet été une Constitution qui réduit drastiquement les prérogatives du Parlement.